Sujet: Elections législatives 2012 Mer 16 Mai 2012 - 7:39
Les élections législatives françaises de 2012 se tiendront les 10 et 17 juin 2012, sauf dissolution de l'Assemblée nationale décidée par le président de la République au cours de la XIIIe législature de la Cinquième République française. Dans certaines circonscriptions hors métropole, les élections sont avancées aux 2, 3 ou 9 juin pour le premier tour et au 16 juin pour le second. Ce scrutin fait partie, comme tous les cinq ans (depuis 2002 avec l'instauration du quinquennat à la place du septennat), de la même séquence électorale que l'élection présidentielle qui s'est déroulée les 22 avril et 6 mai 2012, et qui a vu la victoire de François Hollande avec 51,64 % des voix. source wiki...
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Sujet: Re: Elections législatives 2012 Mer 16 Mai 2012 - 7:44
Le Parti pirate (PP) est un parti politique adhérent au Parti pirate international, fondé en France, le 21 juin 2006, à la veille du vote de la loi relative au droit d'auteur et aux droits voisins dans la société de l'information, plus connue sous le nom de loi DADVSI. Il se veut en dehors du clivage gauche-droite des autres partis politiques de France.
Ce parti s'inspire directement de son homologue suédois, le Piratpartiet, premier parti pirate du monde, fondé le 1er janvier 2006.
Son programme se développe sur la base de la protection des droits et libertés fondamentales, aussi bien dans le domaine numérique qu'en dehors. Les thèmes de campagnes pour les élections législatives de 2012 sont la légalisation du partage hors marché, la lutte contre le fichage abusif, l'indépendance de la justice, la transparence de la vie politique et l'ouverture des données publiques source wiki...
http://www.partipirate.org/
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Sujet: Re: Elections législatives 2012 Mer 16 Mai 2012 - 7:47
Le Parti pirate débarque aux législatives
De Philippe SCHWAB (AFP) – Il y a 15 heures
RENNES — Dopé par l'Hadopi et le succès de ses cousins allemands, le Parti pirate français veut sortir de la confidentialité en présentant une centaine de candidats aux législatives pour promouvoir notamment la liberté de téléchargement sur internet.
"L'objectif n'est pas d'être élus mais de faire entendre nos idées, qui peuvent trouver écho chez tous les citoyens et être reprises par d'autres partis", indique Maxime Rouquet, co-président de ce collectif, qui prône aussi la défense des droits des citoyens et la transparence dans la vie politique.
Le mouvement participatif né sur internet, qui compte des élus en Suède, son berceau, en Allemagne et en Autriche, reste balbutiant en France, où il ne s'est constitué en parti que l'an dernier. Il revendique 2.000 inscrits sur son forum, 19.000 "followers" sur Twitter et un peu plus de 400 adhérents formels.
Mais ces adhésions ont doublé en cinq mois et "nous avons investi 102 candidats, qui ont signé notre charte et se sont engagés à adhérer à l'organisation anticorruption Anticor s'ils sont élus", souligne M. Rouquet, un ingénieur informatique de 26 ans.
Certaines de ces candidatures doivent encore être formellement déposées d'ici vendredi soir. Mais le Parti, qui arbore comme ailleurs en Europe une voile pirate noire en forme de P, espère être présent dans un maximum de circonscriptions.
"Nous n'avons que très peu de moyens et dans la plupart des cas, nos électeurs seront invités à télécharger, à imprimer et à découper eux-mêmes leur bulletin de vote", précise M. Rouquet, qui sera candidat dans les Yvelines.
Toutefois, "on peut espérer qu'une fois qu'on aura autant de moyens que les Allemands, nous ferons les mêmes scores", glisse-t-il.
Dimanche, les Pirates ont recueilli 7,7% des suffrages en Rhénanie du Nord-Westphalie, le plus important Land allemand, y entrant dans leur quatrième parlement régional après Berlin, la Sarre et le Schleswig-Holstein.
"C'est un grand moteur pour nous. Cela montre que nos idées concernent un grand nombre de gens", souligne M. Rouquet.
Le mouvement milite pour un assouplissement du droit de propriété intellectuelle, notamment pour le droit à la copie privée illimitée sur internet et contre tout brevet sur le vivant. Les Pirates prônent une rémunération "en amont" de la recherche et de la création.
Pour Maxime Rouquet, la loi anti-piratage Hadopi, adoptée sous la présidence de Nicolas Sarkozy, a servi de catalyseur. Premier candidat en France du mouvement, lors d'une législative partielle dans les Yvelines en 2009, en plein débat sur cette loi, il avait recueilli 2,1% des voix.
Aux législatives de juin, les Pirates, qui se définissent comme "ni de gauche, ni de droite, mais devant", n'excluent pas de soutenir des candidats d'autres partis qui "défendent en intégralité les valeurs que nous portons".
Aujourd'hui implanté principalement en Ile de France, en Alsace, en Midi-Pyrénées et dans la région lyonnaise, le parti veut prendre date avant de se présenter aux élections municipales et européennes de 2014, indique M. Rouquet.
Pour le politologue Bruno Cautrès, chercheur au Cevipof interrogé par l'AFP, "ce type de parti peut tirer son épingle du jeu dans de de tels scrutins intermédiaires, où il peut occasionnellement fédérer un vote protestataire", au delà de son coeur de cible "jeune, éduqué et urbain".
L'économiste et blogueur belge Paul Jorion estime lui aussi possible des "succès fortuits" pour les Pirates à l'avenir, tout en doutant de la viabilité politique à long terme de ce type de collectifs, nés sur internet et composés d'"individus extrêmement difficiles à coordonner".
Sujet: Re: Elections législatives 2012 Mer 16 Mai 2012 - 7:49
Le Parti Pirate en ordre de bataille 15 mai 2012 By Fred
La semaine qui s’ouvre est celle de tous les possibles pour le Parti Pirate. Autant le dire : c’est l’effervescence.
Partout en France, les candidatures sous le pavillon Pirate ont afflué. Ce lundi, ils sont déjà 102 candidats à être officiellement investis [1], et d’autres le seront encore d’ici vendredi, jour de clôture officielle du dépôt des candidatures en préfecture.
Première conséquence : le Parti Pirate a de grande chances d’avoir son spot télévisé, si 75 de ses candidatures parviennent à temps à la préfecture. Pour tout dire, nous n’avions pas attendu ce score pour nous atteler à la tâche : notre spot est en cours de finition.
Seconde conséquence possible : si 50 candidats du Parti Pirate obtiennent au moins 1% des suffrages au premier tour, notre navire aura de quoi s’offrir de nouvelles voiles. Car s’ouvrirait alors le financement public, soit 1,63€ par voix et par an ou 8,15€ par voix sur cinq ans. Le «vote utile» prend un tout autre sens…
Dans le même temps, le nombre d’adhérents a doublé en quelques semaines [2]. S’il est encore modeste (438 ce dimanche soir), sa courbe est affolante. La déferlante arrive, et elle est Pirate. Résolument.
«Nous sommes là pour être une alternative crédible» explique Maxime Rouquet, coprésident du Parti Pirate [4]. D’autres (bonnes) nouvelles très vite…
Né en 2006, le Parti Pirate est présent dans soixante pays. Il compte déjà deux eurodéputés suédois, et plusieurs élus outre-Rhin. Dimanche dernier, il a encore recueilli plus de 8% des suffrages en Rhénanie-du-Nord, un score qui lui ouvre pour la quatrième fois les portes d’un parlement régional allemand [3].
Amis Pirates, pour suivre et soutenir les candidats PP, une seule adresse :
Pour les aider (collage d’affiches, tractage, réunions), contactez les sections locales , ou directement les candidats (via leurs blogs respectifs).
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Sujet: Re: Elections législatives 2012 Mer 16 Mai 2012 - 8:15
Parti Pirate français: "Nous sommes là pour être une alternative crédible"
En Allemagne, le Parti Pirate vient de remporter des sièges dans un 4e parlement régional. En France, le parti se présente pour la première fois à une élection nationale, dans le cadre des législatives. Quelles sont ses idées ? Entretien avec son co-président Maxime Rouquet.
Pour la première fois en France, le Parti Pirate se présente à des élections nationales.
Maxime Rouquet est le co-président du Parti Pirate de France. Ingénieur informatique freelance de 26 ans, barbe de trois jours, plein de fraîcheur et de conviction, un peu réservé, mais qui montre qu'il maîtrise ses sujets. Candidat aux législatives dans la 10e circonscription des Yvelines, il fait partie des 78 impétrants du Parti Pirate (PP) qui tenteront, dans toutes les circonscriptions parisiennes, en Ile de France, en Alsace et ailleurs, de marcher dans les traces de leurs cousins allemands. Là-bas, le Piratenpartei a déjà obtenu des sièges aux parlements régionaux dans quatre Länder et s'impose petit à petit parmi les quatre premières forces politiques du pays.
En 2009, Maxime Rouquet avait emporté 2% des voix lors d'élections législatives partielles, où il s'était aussi présenté sous l'étiquette du PP, qu'il venait de rejoindre. "Ses idées me parlaient beaucoup, et Hadopi revenait dans les débats", raconte-t-il. C'était son premier engagement politique.
Le jeune homme n'est pas avare de son temps quand il s'agit de développer ses idées. Tant mieux, c'est l'occasion de comprendre ce que propose le Parti Pirate, loin de se réduire à un parti libertaire anti-Hadopi.
Qui sont les membres du Parti Pirate?
Ce sont tous des bénévoles. On trouve des profils très différents: certains ne sont pas très politisés, d'autres sont d'anciens militants déçus par les autres partis, comme les Verts, le Modem, le MRC... Il y a aussi des militants d'Anonymous, des sympathisants actifs dans des associations dont les idées sont proches des nôtres, telles que la Quadrature du Net ou Act Up. A côté des adhérents encartés, qui paient une cotisation (à partir de 10 euros), nous avons beaucoup de sympathisants qui participent aux réunions ou sur les forums.
Comment êtes-vous organisés? Avez-vous des leaders?
Notre mouvement est relativement horizontal. Nous avons des organes exécutifs afin d'être efficaces - le bureau, le conseil d'administration, un conseil national qui coordonne les sections locales -, mais le fonctionnement est collégial. Les adhérents votent les programmes, et ils peuvent révoquer les responsables à tout moment.
Etes-vous proches des Anonymous?
Nous dénonçons les mêmes choses, mais nous sommes dans une démarche différente. Eux sont des activistes, nous, nous voulons faire changer la loi. Nous essayons d'avoir une attitude constructive et de proposer des alternatives. Nous sommes complémentaires. Pour nous, une action d'Anonymous équivaut à un sitting, comme il s'en pratique pour bloquer l'accès à une entreprise. Nous sommes pour un définir un cadre pour les manifestations en ligne, autrement dit pour transposer le droit de manifester à la sphère numérique.
Etes-vous d'accord quand on accole l'adjectif "contestataire" à votre mouvement?
Oui, nous contestons. Mais nous sommes surtout là pour proposer une alternative crédible au système existant.
Quelles sont les valeurs du Parti Pirate?
A l'origine, il y en a quatre : les libertés et les droits fondamentaux (vie privée, liberté d'expression...), la transparence, le libre accès au savoir et à la culture (partage, droit d'auteur...), et la lutte contre les monopoles privés (système des brevets...). Nous souhaitons offrir des réponses équilibrées qui prennent en compte les droits des citoyens. Trop de lois sont faites pour des intérêts privés, comme Acta.
Pensez-vous que vos électeurs connaissent vraiment les détails de votre programme ou s'arrêtent-ils à ces valeurs?
Beaucoup sont séduits par la démarche démocrate du Parti Pirate. Notre idéal, c'est ce qu'on appelle la "démocratie liquide".
C'est-à-dire?
C'est un concept qui se situe entre la démocratie représentative et la démocratie directe. En résumé : on peut s'exprimer soit comme dans un référendum direct, soit déléguer son pouvoir de vote et changer de représentant à n'importe quel moment, selon celui ou celle à qui l'on fait confiance sur tel ou tel sujet. Pour l'instant, notre programme ne propose pas de modifier la constitution mais nous réfléchissons à des alternatives. L'obstacle à cela, c'est le moyen d'expression. Nous écartons le vote électronique, car nous ne voulons pas sacrifier la fiabilité du vote. C'est un concept que nous essayons de mettre en place en menant beaucoup de consultations. Le Parti Pirate catalan le met déjà en pratique sur les sujets sur lesquels il n'a pas de position arrêtée. Nous réfléchissons par ailleurs aux moyens de donner la possibilité aux citoyens de participer aux débats en amont, pas seulement en leur donnant le choix d'être pour ou contre, mais en les faisant participer à la rédaction des textes, par exemple en leur donnant des jours chômés payés. Nous nous inspirons aussi de la démocratie athénienne.
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Sujet: Re: Elections législatives 2012 Jeu 17 Mai 2012 - 17:34
Parti Pirate : “L’invention d’une culture politique” Le 16 mai 2012 S.Blanc et G.Ledit
Comme les Verts à leurs débuts, le Parti Pirate crée une nouvelle culture politique, celle de l'ère Internet. Pierre Mounier, candidat dans le 20ème, suppléé par le journaliste David Dufresne, revient sur son expérience de "candidat citoyen", vingt ans après son premier engagement chez les écologistes.
Sujet: Re: Elections législatives 2012 Jeu 17 Mai 2012 - 19:01
Législatives. Les pirates accostent en Bretagne
17 mai 2012 -
Un nouveau mouvement vient de faire son apparition dans le paysage politique breton. Il s'agit du Parti Pirate, qui milite pour une légalisation totale du partage sur internet. La semaine dernière, il a réalisé de bons scores aux régionales en Allemagne.
Le Parti Pirate a été créé en 2006, en Suède, par Rick Falkvinge, un programmateur en informatique suédois. Ce dernier militait pour un partage du savoir et de la culture sans frontières, sans droits et sans licence sur le net. Depuis, le vaisseau pirate a fait de belles vagues sur l'océan politique international, hissant son pavillon dans une trentaine de pays. Il a fait élire deux eurodéputés à Bruxelles et a fait une entrée fracassante en Allemagne en remportant une vingtaine de sièges aux élections régionales, à Berlin et en Rhénanie du Nord-Westphalie. En France, le PP a investi plus d'une centaine de candidats aux prochaines législatives. En Bretagne, ils sont deux: Marie-Cécile Jacq dans la circonscription Landerneau-Landivisiau et Basile Poquillon, un jeune étudiant en mathématiques, à Vannes. Ces derniers mois, la ligne politique, qui s'adressait à l'origine à des geeks bien informés, s'est élargie. Les grands thèmes sont les suivants: légalisation du partage sur internet, lutte contre le fichage abusif, indépendance de la justice, transparence de la vie politique et ouverture des données publiques. La plupart des candidats aux législatives sont âgés d'une vingtaine d'années. Comme Marie-Cécile Jacq, 25 ans, chef de projet multimédia dans le jeu vidéo. «Je n'avais jamais milité dans un parti auparavant. J'espère que plusieurs d'entre nous seront représentés à l'Assemblée. Car aucun parti traditionnel ne s'empare des thèmes que nous portons.
Une campagne à 0 euro
Pourtant, ils touchent vraiment le quotidien des gens. Je pense au fichage abusif, aux données privées qui circulent sur les réseaux sociaux gratuits et qui sont revendues. Mais aussi à la lutte contre les brevets sur le vivant, comme Monsanto qui veut breveter l'ADN des porcs». Même raisonnement pour Basile Poquillon, un étudiant âgé d'une vingtaine d'années. «Avant, j'étais simple sympathisant. Le Parti Pirate proposant une campagne à 0 euro, je me suis engagé». En effet, le PP, après avoir décortiqué le code électoral, en a tiré une mouture financièrement indolore pour ses candidats. Chaque électeur étant invité, par exemple, à imprimer lui-même son bulletin de vote. Les détracteurs du PP ont mis en avant son infiltration par l'extrême droite ou encore son laxisme en matière de contrôle des sites dangereux, comme les sites pédophiles. Arguments que balaient les candidats. «Il est normal qu'un juge soit saisi dans une affaire de site dangereux. Et qu'une adresse IP lui soit communiquée pour ses investigations», conclut MarieCécile Jacq.
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Sujet: Re: Elections législatives 2012 Jeu 17 Mai 2012 - 19:04
En Allemagne et en France, les Pirates toutes voiles dehors par Camille Gévaudan.
Les voiles du Parti pirate n’ont jamais été aussi gonflées, et poussent le navire international vers de nouveaux horizons politiques. En France, les jeunes matelots s’apprêtent à vivre leur première grande aventure en proposant une centaine de candidats aux élections législatives, tandis qu’en Allemagne, les pirates viennent d’exploser tous leurs records de popularité aux élections régionales en recueillant 7 à 9% des voix selon les Länder. « Voilà, nous sommes adultes », s’émouvait récemment un des leurs au micro de l’AFP.
C’est Berlin qui a ouvert la voie l’an dernier en élisant à la surprise générale 15 députés pirates au parlement régional, avec l’excellent score de 8,9%. Ont suivi ces dernières semaines les Länder de la Sarre et du Schleswig-Holstein — avec respectivement 7,4% et 8,2% des voix —, avant que l’élan ne se confirme ce week-end par un petit triomphe (7,8%) en Rhénanie du Nord-Westphalie (RNW), où les pirates ont emporté 20 sièges. « Là où la majorité des partis pirates [européens] se sont lancés comme un simple projet de site web, avec des compétences d’abord techniques et un cahier des charges très spécialisé, les Allemands ont immédiatement adopté une vision sur le long terme et ont organisé leur formation à cette fin », analyse Rickard Falkvinge, le fondateur du Parti pirate suédois, le premier du genre. La question qui se pose maintenant est celle d’une participation à une coalition de gauche, comme les pirates du Schleswig-Holstein viennent de le proposer au Parti social-démocrate (SPD) et aux Verts, bien qu’encore peu habitués à ces procédures parlementaires. Les quatre victoires allemandes sont d’autant plus savoureuses qu’elles sont encore rares en Europe : seuls les pirates suédois avaient réussi jusqu’à ici à se faire remarquer sur le terrain politique, en gagnant un siège de député européen en 2009. C’est Christian Engström, 52 ans aujourd’hui, militant contre les brevets logiciels et pour des standards informatiques ouverts, qui en a hérité. Son élection a sans aucun doute aidé à diffuser le nom du Parti pirate auprès du grand public et à crédibiliser l’image du parti politique auprès de ceux qui imaginaient encore une bande d’adolescents obsédés par le téléchargement de mp3.
Le gros du programme pirate concerne effectivement les libertés numériques, avec des revendications tranchées sur la légalisation du partage d’œuvres non marchand, la défense de la vie privée, l’open data, les logiciels libres, la neutralité du net... Mais les militants cherchent à élargir leur champ d’action (laïcité, égalité des sexes et des sexualités, légalisation du cannabis, acquisition de la nationalité par droit du sol... et un peu d’écologie).
« Ce n’est pas assez de se concentrer simplement sur nos sujets initiaux, explique à Owni Sebastien Nerz, qui a dirigé le parti pirate allemand jusqu’au mois dernier. Il n’y a rien à gagner à bâtir à la hâte un programme complet, mais nous ne devons pas non plus ignorer les sujets hors de notre cœur d’action. » Pour toucher plus loin que les geeks, le jeune bio-informaticien vient ainsi de céder sa place à Bernd Schlömer, quadragénaire et haut fonctionnaire du ministère de la Défense.
Élu avec 66% des suffrages lors du congrès d’avril du Piraten Partei, ce père de famille partage avec la jeune génération une volonté de rénover la vie politique et s’est notamment battu contre la corruption en entreprise au sein de l’ONG Transparency International. Pour 72% des électeurs potentiels du Parti pirate, récemment sondés en Allemagne, le « mécontentement face aux partis traditionnels » est la première motivation de leurs envies de changement. La base électorale du parti est donc fragile, car d’abord contestataire.
Tous les yeux sont désormais tournés vers leurs homologues français, ravis de partir à leur tour à l’abordage des législatives. Malgré un manque crucial de moyens financiers, l’humeur générale est à la surexcitation : « La semaine qui s’ouvre est celle de tous les possibles pour le Parti pirate, se réjouit-on sur le blog du PP hexagonal. Autant le dire : c’est l’effervescence. » Le nombre d’adhérents a doublé depuis les victoires d’outre-Rhin, pour atteindre 438 ce week-end, et 102 candidats (dont 13 femmes) sont déjà dans les starting-blocks, attendant encore quelques renforts supplémentaires avant la clôture officielle du dépôt des candidatures, vendredi.
« Si 50 candidats du Parti pirate obtiennent au moins 1% des suffrages au premier tour, notre navire aura de quoi s’offrir de nouvelles voiles car s’ouvrirait alors le financement public, soit 1,63€ par voix et par an », rêvent déjà les pirates. Quelques spots télévisés sont déjà sur leurs bancs de montage.
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Sujet: Re: Elections législatives 2012 Ven 18 Mai 2012 - 18:02
Le Parti pirate français va présenter une centaine de candidats aux prochaines élections législatives. S'il a déjà des élus dans plusieurs pays européens, comme en Allemagne, en Suède ou en Autriche, il reste encore confidentiel en France. Ce scrutin devrait lui permettre de sortir de l'ombre.
Le rêve secret du Parti pirate français : faire un jour aussi bien que le voisin allemand. Dimanche dernier, le parti a obtenu 7,7% des suffrages en Rhénanie du Nord-Westphalie, le Land le plus important d'Allemagne. Les Pirates sont désormais présents dans quatre parlements régionaux outre-Rhin. Ils comptent aussi des élus en Suède et en Autriche.
Les législatives seront donc un vrai test pour ce parti, qui prône notamment la liberté de téléchargement sur internet, le droit à la copie privée illimitée et une rémunération en amont de la recherche et de la création. Il milite aussi contre tout brevet sur le vivant, pour la défense des droits des citoyens et la transparence dans la vie politique.
Plus de cent candidats (102 normalement à condition que les candidatures soient déposées avant ce soir) devraient mener ce combat en France.Avec des moyens limités pour le moment. Le parti pirate, qui s'est officiellement constitué il y a un an, est essentiellement implanté en Île-de-France, en Alsace, en Midi-Pyrénées et dans la région lyonnaise. Il ne compte que 400 adhérents formels, 19.000 personnes suivent son compte Twitter et 2.000 sont inscrites sur le forum.
Car pour ce parti, tout ou presque se passe sur Internet. Les discussions, les programmes, les listes de candidats...et même les bulletins de vote. Maxime Rouquet, co-président du collectif l'explique :
"Nous n'avons que très peu de moyens et dans la plupart des cas, nos électeurs seront invités à télécharger, à imprimer et à découper eux-mêmes leur bulletin de vote."
Pour le moment il n'a vécu qu'un vrai test électoral en France, c'était en 2009 en plein débat sur la loi Hadopi. Maxime Rouquet avait obtenu 2,1% des voix lors d'une législative partielle dans les Yvelines. Pour cette année le Parti pirate français veut essentiemment promouvoir ses idées, toucher les citoyens en espérant qu'elles soient reprises par d'autres formations. Il entend également prendre date pour les municipales et européennes de 2014.
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Sujet: Re: Elections législatives 2012 Ven 18 Mai 2012 - 18:05
le Parti Pirate compte plusieurs candidats dans notre région, plus d'une centaine en France. Gros plan.
Il vit à Barjac, aux confins du Gard et de l'Ardèche. Mais c'est sur la frange littorale du département, dans la 2ème circonscription, que James Climent sera candidat pour le Parti Pirate. Qu'importe l'éloignement: depuis sa maison vieille de plusieurs siècles, il dispose d'un porte-voix à l'écho mondial : internet.
Le Parti Pirate compte 438 membres et 102 candidats en France, mais déjà 2 eurodéputés en Suède et il est en passe de devenir la 4ème force politique d'Allemagne.
James Climent y a adhéré après sa condamnation à 20 000 euros de dommages et intérêts pour téléchargement illégal. Aujourd'hui, il défend, entre autres, le partage gratuit de la culture et des données.
Dans la vraie vie, pour aborder les électeurs, il y a les apéros pirates. Via le net, on lance une bouteille à la mer: rendez-vous tel jour à tel endroit, et vienne qui pourra: membres, curieux, ou même adversaires: c'est ouvert.
Candidat dans la 2ème circonscription de l'Hérault, Romain Mauger défend notamment le non cumul des mandats, le plafonnement des indemnités d'élus, et surtout l'idée d'un revenu de vie sans condition de ressources.
Mettre à mort la pauvreté: c'est le slogan des pirates! Ni à babord, ni à tribord, euh, je veux dire ni de droite, ni de gauche, ils veulent surtout être à l'avant-garde de la politique.
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Sujet: Re: Elections législatives 2012 Ven 18 Mai 2012 - 18:07
Ils ont créé l'événement en Suède, surpris les observateurs en Allemagne. Changeront-ils la donne aux législatives? A défaut de faire son entrée au Parlement, le Parti pirate français espère bien profiter des élections législatives pour émerger dans le débat politique français et, qui sait, un jour marcher dans les pas de ses glorieux grands frères européens.
Contacté par Le Huffington Post peu avant la fermeture du dépôt des candidatures, le co-président du collectif, Maxime Rouquet, espérait pouvoir présenter "au moins 102 candidats" pour les scrutins des 10 et 17 juin prochains. Mais compte tenu du manque de moyens et de l'importante autonomie laissée aux membres investis, le parti ne disposait pas encore du nombre définitif d'inscrits portant sa bannière. "Nous serons une centaine, peut-être un peu plus, peut-être un peu moins", note Maxime Rouquet, ingénieur informatique de 26 ans, lui-même en lice dans les Yvelines.
Aucun élu mais des idées à partager
Un seul d'entre eux sera-t-il élu? Peu probable. Créé il y a moins d'un an, le Parti pirate français n'est pour l'heure qu'un mouvement embryonnaire né sur internet qui revendique 2.000 inscrits sur son forum, 19.000 followers sur Twitter et 470 adhérents formels. Mais il espère bien essaimer son message libertaire comme l'ont fait les premiers élus du parti à la voile noire en Suède, berceau du mouvement, puis en Allemagne et en Autriche. Dernièrement, les Pirates ont recueilli 7,7% des suffrages en Rhénanie du Nord-Westphalie, le plus important Land allemand, y entrant dans leur quatrième parlement régional après Berlin, la Sarre et le Schleswig-Holstein.
"L'objectif n'est pas d'être élus mais de faire entendre nos idées, qui peuvent trouver écho chez tous les citoyens et être reprises par d'autres partis", indique encore Maxime Rouquet.
Le programme des Pirates tient en cinq axes touchant de près ou de loin le monde d'Internet. Première revendication: la légalisation du téléchargement, thématique qui s'est imposée à la faveur du vote de la loi Hadopi. Le mouvement milite pour un assouplissement du droit de propriété intellectuelle, notamment pour le droit à la copie privée illimitée sur internet et contre tout brevet sur le vivant. Les Pirates prônent par ailleurs une rémunération "en amont" de la recherche et de la création.
Lutte contre le fichage, indépendance de la justice, protection des sources journalistiques et des "lanceurs d'alerte", ouverture des données publiques, transparence de la vie politiques... Ces indignés du Web affichent par leurs revendications une défiance à l'égard des cercles politiques traditionnels mais savent se montrer pragmatiques.
Les européennes de 2014 en ligne de mire
Aux législatives de juin, les Pirates, qui se définissent comme "ni de gauche, ni de droite, mais devant", n'excluent pas de soutenir des candidats d'autres partis qui "défendent en intégralité les valeurs que nous portons". "Le but, c'est de faire connaître le parti et ses valeurs. Nous voulons servir de modèle", plaide son co-président.
Aujourd'hui implanté principalement en Ile de France, en Alsace, en Midi-Pyrénées et dans la région lyonnaise, le parti veut prendre date avant de se présenter aux élections municipales et européennes de 2014. Un front es pirates européens pourrait alors se lever pour venir défier les forces traditionnelles au Parlement européen.
En attendant, les candidats pirates, qui ont signé une charte de valeurs et passé un entretien avec les dirigeants du mouvement, sont invités à faire campagne par leurs propres moyens. Internet et les réseaux sociaux pourraient se révéler de solides alliés.
Invité Invité
Sujet: Re: Elections législatives 2012 Ven 18 Mai 2012 - 18:09
«Hackons les élections»: pourquoi je m’engage
La décision fut prise en quelques minutes, comme un coup de tête, un coup de dés. L’envie d’éprouver la République, de l’intérieur, après tant d’années à en étudier le bras armé (la police, la justice). Ça a dû commencer au milieu de la nuit. Des liens, et des liens, jusqu’à un retour sur ce bon vieux Parti Pirate que je suivais de loin en loin.
Suède, Allemagne, la déferlante arrivait, annonçant avec d’autres — désorganisés, invisibles, indignés, Anonymous — des bouleversements politiques. Il fallait voir, comprendre. Quand je suis tombé sur des discussions d’une rare jouvence, des joutes débarrassées des conneries habituelles des «appareils» politiques. Etrange instant, 10 mai 2012, j’adhérais au Parti Pirate. 31 ans jour pour jour après qu’un vieil ouvrier m’avait pris dans ses bras à La Bastille. Il pleurait, j’avais 13 ans; la suite, on la connait.
Sur le site, et ses forums, le programme du Parti Pirate était clair, quatre piliers, quatre idées forces: défense des libertés et droits fondamentaux (vie privée, liberté d’expression…), exigence de transparence, militance pour le libre accès au savoir et à la culture (partage, droit d’auteur…), et lutte contre les monopoles privés (système des brevets…).
Deux amis, vieux comme des modems 14.400, me firent part de leurs doutes comme de leurs espoirs. Le Parti Pirate français, ça sonnait comme un défi. Ça sonnait comme une bataille avec soi-même et avec les institutions.
Trop tard pour me présenter dans la circonscription d’Amérique du Nord, où je suis désormais exilé, c’est avec joie que j’acceptai dans la foulée la proposition de Pierre Mounier. Sur Skype, il m’avait dit le mot juste, le mot qui tue:
«Hackons les élections».
De la politique, certes. Mais piratée, hackée, hâchée menue. Ensemble, on écrivit ce petit bout de programme pour notre affiche:
Révolution numérique, mais appareils politiques restés à quai. Nouveaux usages, mais contrôles d’un autre âge. Cultures libres, mais marchands aux aguets.
Les nouvelles technologies changent le monde, et elles le font maintenant. Une possibilité s’offre désormais à nous tous: reprendre le contrôle de notre vie publique, ou laisser le Vieux Monde diriger toujours et contrôler encore.
Moussaillons ou vieux loups de mer, déçus de la politique ou utopistes, montez à bord.
La suite ici même. Très vite. Code is poetic.
David Dufresne, alias Davduf Blog personnel: http://www.davduf.net/ Twitter: @davduf
Invité Invité
Sujet: Re: Elections législatives 2012 Sam 19 Mai 2012 - 12:19
À quelques semaines des législatives françaises 2012, nous avons interviewé Maxime Rouquet, coprésident du Parti Pirate français avec Guillaume Lecoquierre. Membre du PP depuis seulement 2009, Maxime Rouquet est ingénieur en informatique et a été le tout premier candidat du PP à se présenter à une élection législative (partielle) dans les Yvelines après le départ de Christine Boutin. Il obtiendra 2,08 % des voix, puis 0,66 % des voix un an plus tard après l’annulation du vote de 2009.
PCINpact : Bonjour Maxime Rouquet, pouvez-vous présenter rapidement le Parti Pirate ?
Nous sommes un mouvement de citoyens qui ne se retrouvaient pas dans l'offre politique existante. La révolution amenée par les nouvelles technologies comme Internet nécessite de mettre à jour la loi, mais nos élus sont incapables de s'adapter aux nouveaux usages.
Quelles sont les principales lignes du programme du Parti Pirate ?
Le Parti Pirate s'est constitué autour de trois grandes idées : la défense des droits de l'homme et des libertés civiques, le libre accès au savoir et à la culture, et la lutte contre les situations de monopoles privés. Le Parti Pirate militait alors pour la protection de la vie privée et pour la transparence des institutions publiques, pour une mise à jour du droit d'auteur, et pour une remise en question du système des brevets.
Depuis, nous avons étendu notre programme à bien d'autres domaines, toujours sur les mêmes fondements. Ce sont les adhérents qui, chaque année lors de l'Assemblée générale, votent les amendements au programme. En octobre dernier, nous avons par exemple pris des positions sur la production d'énergie décentralisée à partir de ressources renouvelables.
Pour les législatives, nous avons souhaité nous concentrer sur cinq grands thèmes : la légalisation du partage, la lutte contre le fichage abusif, l'indépendance de la justice, l'ouverture des données publiques, et enfin la transparence de la vie politique.
Combien de membres compte actuellement le Parti Pirate ? Arrivez-vous à augmenter votre nombre d'adhérents ?
Le PP a commencé à exister en 2006, mais se concentrait à ses débuts sur des discussions sur un forum. Beaucoup des idées que nous portons aujourd'hui sont issues de cette période de réflexion. Mais ce n'est que courant 2009 que le PP s'est structuré, et notamment constitué en association.
C'est la raison pour laquelle nous avons bien plus de sympathisants et de membres dans notre communauté que d'adhérents. Ainsi, nous avons plus de 2300 inscrits sur notre forum, et près de 20 000 internautes suivent notre Twitter.
Jusqu'à début avril, nous avions aux alentours de 200 adhérents dans l'association. Mais depuis que nous avons mis en place l'adhésion en ligne et lancé la campagne, nous avons vu une augmentation des inscriptions très rapide – nous sommes 438 à l'heure actuelle (près de 500 désormais, NDLR) – qui devrait se poursuivre dans les prochains jours avec la campagne des législatives.
Pensez-vous que votre programme soit suffisant pour atteindre les Français et avoir des élus comme en Suède, en Allemagne et en Autriche ?
L'objectif du mouvement pirate n'est pas d'obtenir des élus, cela n'est et ne restera qu'un moyen. Notre but est que les lois votées soient justes et équitables et protègent les droits des citoyens, pas de faire carrière.
Comme il est très difficile d'obtenir ne serait-ce qu'un siège aux législatives (il faut arriver en tête sur une circonscription de plus ou moins cent mille électeurs), nous préférons nous concentrer sur cette mission de sensibiliser sur des sujets importants, comme les cinq thèmes que nous mettons en avant pour les législatives.
Mais entre-temps, et d'ici les prochaines échéances électorales de 2014 (qui seront avec des systèmes électoraux plus proches de la proportionnelle en vigueur chez nos homologues germaniques ou scandinaves), nous continuerons de développer et d'enrichir le programme du PP. Nous avons fait le choix de ne pas nous prononcer sur un sujet avant de l'avoir suffisamment étudié et débattu, et construisons donc notre programme point par point.
Par ailleurs, pour ces législatives notamment, nous laissons une relative liberté à nos candidats pour se positionner sur les sujets qui ne sont pas abordés par le PP. Tant que les propositions qu'ils souhaitent défendre restent compatibles avec les fondamentaux du PP, ils peuvent donc aborder d'autres thèmes que les cinq nationaux.
À la dernière Assemblée générale, beaucoup de propositions dans des domaines très variés, économiques ou de société par exemple, n'ont pas passé le seuil pour être intégrées au programme. Mais la plupart ont cependant été reconnues comme compatibles avec le programme lors d'un second vote : nos candidats peuvent donc également se servir de la synthèse de ces débats internes et la porter sous l'étendard pirate.
Mais au-délà de notre programme politique, c'est la manière dont nos adhérents peuvent contribuer à son élaboration qui plait et qui amène de nouveaux membres dans notre communauté : tout le monde peut participer à son élaboration sur un pied d'égalité.
C'est-à-dire ?
Il y a deux étapes importantes dans la prise de décision politique : le débat, qui permet d'élaborer une ou plusieurs propositions, et ensuite le vote. Au Parti Pirate, tout le monde peut participer au débat, que ce soit sur le forum ou lors de réunion avec d'autres pirates. Et depuis la dernière assemblée générale, ce sont nos adhérents qui votent pour intégrer au programme les meilleures propositions.
Nous nous intéressons beaucoup au concept de « démocratie liquide ». Actuellement, les systèmes politiques occidentaux sont dits de démocratie représentative : les citoyens élisent tous les quatre ou cinq ans un député, qui prend par la suite des décisions en leur nom sur tous les sujets. La démocratie, à ses origines athéniennes, n'avait rien à voir : tout citoyen qui en avait le temps et les moyens pouvait prendre part aux débats et voter à l'Ecclesia : on parle de démocratie directe.
Le principe de la démocratie liquide est de combiner les avantages de chacun des deux systèmes : sur tous les sujets où je le souhaite, je peux participer et voter. Sur les autres, où je n'ai pas le temps ou les connaissances nécessaires, je peux déléguer mon pouvoir de vote à la personne de mon choix en fonction des sujets.
Le Parti Pirate d'Allemagne développe une plateforme web pour ce faire, que nous avons traduit et commençons à utiliser en France. Nous sommes très opposés au vote électronique à scrutin secret, donc nous ne prévoyons pas d'en faire notre unique mode de décision. Mais nous avons bon espoir que cela devienne un outil de consultation et d'élaboration du programme en amont des assemblées générales, comme c'est le cas au Piraten Partei.
Justement, que pensez-vous des récents résultats chez nos voisins allemands et autrichiens ?
Leurs résultats sont très encourageants pour l'ensemble des partis pirates. Ils ont prouvé que les idées pirates pouvaient être étendues et s'appliquer bien au-delà de la simple sphère des nouvelles technologies. Nos propositions peuvent toucher un public très varié, comme l'a montré le très bon résultat lors des élections en Sarre, alors que la population était bien différente de celle de Berlin !
En France, nous avons adopté une démarche similaire, même si l'on nous étiquette encore souvent comme parti se limitant à Internet. Nous espérons atteindre rapidement le même nombre d'adhérents (bientôt 30 000 pour l'Allemagne) et de militants actifs.
Cela doit surtout vous donner des espoirs pour les législatives 2012. Ne pensez-vous pas que les Piraten Partei allemands et autrichiens et que le PiratPartiet (Suède) sont mieux organisés et structurés que le Parti Pirate ?
Bien sûr, le succès de nos homologues nous donne de grands espoirs. Pour l'organisation, il est vrai que nos homologues d'outre-Rhin se sont structurés bien plus rapidement que nous, en partie grâce à leur système associatif et politique qui est déjà clairement défini. En France, on est plutôt dans un système « do it yourself » : construire une structure solide prend donc un peu plus de temps.
Il faut noter également que le système électoral germanique est bien plus favorable aux petits partis. Qu'il s'agisse du financement public des partis politiques ou des autres barrières pour présenter des candidats, leur situation est très différente de celle de la France.
Par ailleurs, leur structure est par nature beaucoup plus décentralisée que celle de France : les parlements locaux (Landtag) y ont plus d'importance que nos conseils régionaux. Les élections n'étant pas organisées au même moment, la montée d'un nouveau parti comme le PP-DE peut s'observer en continu, alors qu'en France elle se fera d'un coup.
S'il nous a fallu plus de temps, nous sommes néanmoins heureux de pouvoir affirmer que le Parti Pirate possède maintenant une structure solide et pérenne. Nos statuts imposent beaucoup de garanties de transparence et de démocratie (publication régulière des comptes, participation ouverte aux débats, vote du programme par les adhérents, etc.).
Comment s'organisent les élections au sein du PP d'ailleurs ?
Les conseils qui dirigent le Parti Pirate sont élus chaque année, directement par les adhérents. En cours d'année, ces derniers peuvent même déclencher une procédure de référendum pour révoquer l'un des responsables qui ne se révèlerait plus digne de son siège. Ce sont les membres qui doivent contrôler le parti et ses représentants, pas l'inverse.
Au-delà de la structure, nous voyons surtout arriver de plus en plus de militants motivés, qui s'investissent sur le long terme. Plusieurs dossiers qui étaient en attente par simple manque de moyens humains depuis des mois avancent. Nos différentes équipes, qui bénéficient d'une relative autonomie, sont de plus en plus productives.
Ça y est, le PP est lancé en France !
Après les législatives 2012, quelles sont les prochaines échéances importantes pour vous et quelles sont vos ambitions ?
Nos ambitions sont à la fois locales et internationales. D'un côté, le Parti Pirate doit maintenant se structurer pour accueillir et organiser les militants au niveau local. Des sections sont en train d'émerger aux quatre coins de la France, et nous allons travailler après les législatives à définir une structure équilibrée pour leur permettre de se constituer le plus facilement possible et pour décentraliser au maximum notre organisation.
Nous avons l'ambition d'y développer des thématiques plus locales. Nous y étudierons par exemple des dossiers qui ne reviennent pas à un député, mais à un conseil municipal, d'ici les élections de ces derniers en 2014. Nous pourrons bien sûr compter sur les propositions développées par les autres partis pirates – comme la proposition de gratuité des transports financée par une taxe répartie équitablement sur les commerces et habitations de la commune de nos homologues allemands.
Mais nos valeurs ne s'arrêtent pas aux frontières, qu'il s'agisse de nos communes ou de notre pays. À Prague, en avril dernier, a été rédigée une déclaration pour que tous les partis pirates d'Europe se coordonnent et présentent un programme commun pour l'élection du Parlement Européen de 2014. Plusieurs Partis Pirates, à commencer par ceux d'Allemagne et de France, l'ont déjà ratifié.
Ce sera pour nous l'occasion de défendre ensemble nos valeurs jusqu'à Bruxelles et Strasbourg, où nombre des décisions sur nos thématiques (par exemple les brevets, notamment sur le vivant) sont prises. Nous espérons égaler les résultats encourageants du Parti Pirate suédois, qui ont amené Christian Engström et Amelia Andersdotter au Parlement européen avec les 7% des voix en 2009.
Sans aborder l'intégralité de votre programme, pouvez-vous rappeler à nos lecteurs point par point vos positions sur Hadopi, ACTA, le droit d'auteur, le téléchargement illégal et légal, et la mort de Megaupload ?
Est-il nécessaire de secouer le lit du malade en phase terminale qu'est la HADOPI – quoique la nouvelle majorité semble se précipiter sur sa machine à électrochoc… Nos positions sur la légalisation du partage prévoient la suppression du dispositif de riposte graduée, ainsi que plusieurs propositions pour briser l'oligopole des majors et des sociétés privées de gestion collective sur la circulation des oeuvres.
Nous ne souhaitons pas abolir le droit d'auteur, comme certains pourraient être tentés de nous caricaturer : nous proposons simplement de le mettre à jour et de l'adapter aux nouveaux usages. Nous voulons donc légaliser le partage hors but lucratif. Nous voulons soutenir directement les auteurs et les artistes, au lieu d'enrichir des intermédiaires dont les marges sont de plus en plus injustes à l'ère numérique.
Au sujet de Megaupload, nous considérons que la brutalité de la sanction – qui plus est sans véritable procès digne de ce nom au préalable – était très excessive. Nous regrettons par ailleurs qu'il n'existe pas de cadre légal simple pour que n'importe quelle plateforme puisse, en ligne, diffuser commercialement une oeuvre pour peu qu'elle reverse une part juste de ses revenus aux auteurs et aux artistes. Il y a trente ans, nous avons mis en place un tel dispositif pour les radios. Il est bourré de graves défauts pointés du doigt par la Cour des comptes que nous voulons absolument corriger, mais le principe d'ouverture de l'accès aux catalogues, en soi, est une piste que nous essayons de mettre en avant.
Nous regrettons que de nombreux usagers de Megaupload, dont beaucoup respectaient la législation et se contentaient de partager des documents privés avec leurs proches, aient été pénalisés.
Au sujet d'ACTA, il s'agit d'un symbole très fort de nombre de choses que nous dérangent. Négocié en secret, par quelques responsables politiques et grandes multinationales, ACTA cherche à contourner le débat au sein d'instances comme l'OMPI, où des pays comme l'Inde ou la Chine s'opposent aux pressions des États-Unis et de l'Europe qui cherchent à étendre les droits de leurs multinationales à travers le monde.
Il y a beaucoup de choses à dire sur ACTA, mais pour résumer nous dénonçons ce traité parce qu'il ne préserverait que quelques intérêts privés, au détriment des libertés et droits des citoyens, et de l'ensemble des pays en voie de développement.
Quel est le parti en France le plus proche (ou le moins éloigné) de vos convictions ?
Nous ne souhaitons pas prendre position sur l'échiquier politique, pour rester libres de prendre la meilleure décision quel que soit le sujet abordé.
Certains partis peuvent paraitre proches de nos thématiques sur certains sujets, alors qu'ils sont en très forte contradiction par ailleurs. Par exemple, le FN a pris des positions contre le traité ACTA ou la censure du web en général, mais ça ne l'empêche pas de vouloir instaurer une présomption de culpabilité pour les victimes de violence policières par ailleurs, ce qui va à l'encontre de la présomption d'innocence et du droit à un procès équitable que nous défendons.
Nous n'avons pas d'espoir dans les partis de gouvernement. L'UMP a étendu les dispositifs de fichage, mais c'est le PS qui avait mis en place plusieurs d'entre eux. Les dix années de majorité UMP ont été dramatiques au niveau de la politique culturelle, mais François Hollande semble bien parti pour ne pas revenir dessus. Et nous n'avons pas oublié que les socialistes n'ont pas repris devant le Conseil constitutionnel notre texte de recours contre plusieurs articles de la loi LOPPSI 2 quand eux seuls en avaient le pouvoir (voir ici et là).
Pour ce qui est des autres formations politiques, il y en a qui sont proches de nos idées sur les points sur lesquels nous nous exprimons. Mais la plupart jouent le jeu des alliances pour parvenir au pouvoir, et n'hésitent pas à s'asseoir sur ces idées en même temps que sur leur siège au Parlement ou au Gouvernement.
Si nos idées peuvent être proches sur le papier, notre démarche est à l'opposé : nos convictions passent avant tout. Nous ne sommes pas là pour satisfaire une ambition personnelle, mais pour que nos idées soient mises sur le devant de la scène politique. Nous aurons gagné quand ceux qui seront au pouvoir adopteront nos réformes, être élu pour les porter ne restera toujours qu'un moyen et non un objectif.
Enfin, dernière question, le Parti Pirate a-t-il des liens avec l'esprit Anonymous ?
Nous réagissons généralement aux mêmes causes : un comportement abusif d'états despotiques, ou de grands groupes privés s'asseyant sur les droits de l'homme et les libertés fondamentales.
Mais notre mode d'action est différent du leur. La plupart des Anonymous font ce que nous considérons semblable à un sit-in numérique, en se connectant à plusieurs sur un site pour en paralyser l'accès, comme ils pourraient se rendre dans la rue devant le siège de l'entreprise. Nous souhaitons que ce type de manifestation en ligne soit reconnu et légalisé comme son équivalent dans la rue.
Notez que cette définition n'inclut pas ceux qui attaquent et détériorent les serveurs visés, ou ceux qui louent une bande passante ou un parc de serveur n'ayant plus rien à voir avec les moyens dont dispose un simple citoyen pour bloquer un site Internet.
Nous souhaitons avant tout changer la loi, pour interdire et punir les abus que les Anonymous combattent. Le Parti Pirate est un autre moyen de lutter contre les mêmes abus. Certains de nos membres sont ou étaient des Anonymous, mais ces liens se font à titre personnel : les deux mouvements sont et resteront indépendants.
Merci Maxime Rouquet.
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Sujet: Re: Elections législatives 2012 Sam 19 Mai 2012 - 12:20
Description : Un clip de campagne pour les législatives 2012 https://alsace.partipirate.org Auteur : PartiPirateAlsace
http://seeraiwer.org/spip.php?article28
Candida Chanteuse / Championne de Foot
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Sujet: Re: Elections législatives 2012 Dim 20 Mai 2012 - 15:58
J'attends impatiemment ces élections pour avoir ma revanche et je sens qu'il y aura de bonnes surprises
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Sujet: Re: Elections législatives 2012 Dim 20 Mai 2012 - 18:59